Musées et collection, 18/10/10.

Publié le par l1infocom.2010.2011.over-blog.net

 

La contemporanéité => Giorgio Agamben, qu'est ce que le contemporain, rivages poche, page 11 et ibid, page 27.

 

On est contemporain avec son époque que quand on a une démarche qui consiste à adhérer à celle-ci avec, néanmoins, un certain recul. Pour être à la mode, il faut avoir une conscience du temps. La contemporanéité s'inscrit dans le présent en étant avant tout archaïque (évènements créant potentiellement quelque chose qui sera futur).

 

Art contemporain / Art au contemporain.

 

Toute expérience est vécue au présent, en conséquence, tout art est contemporain. On regarde toujours les objets, même anciens, au présent. L'art est vécu en même temps que nous. L'art contemporain concerne aussi l'art produit actuellement et il se veut moderne, nouveau, il remet alors en cause ce qui précède. L'art contemporain peut aussi concerner uniquement la naissance de la photographie jusqu'à aujourd'hui. Ainsi il désigne plusieurs chose ce qui rend son approche confuse.

 

                   II) L'objet du musée : le visuel.


                                     1) Muséographie / scénographie : le white cube.

 

Un musée d'art contemporain est un musée d'art. Modèle : musée de beaux arts. Il se défini alors par rapport à ce type de musée. Comme lui, il classe de façon cohérente et expose les oeuvres. C'est un art très proche des beaux arts dans sa façon d'exister. C'est une sorte de musée d'art moderne qui s'est spécialisé. Le musée des beaux arts prétend tout conserver, il y a là une tentative d'universalité. C'est aussi l'endroit ou l'on fixe des modèles, c'est donc lui qui édite des critères. Il est à la fois l'encyclopédie (tout conserver), et l'académiste (création des critères, modèles). Les objets sont prélevés de leur contexte, ils sont donc décontextualisés (exemple des objets religieux). Néanmoins, si les objets changent de place, ils ne changent pas de fonction. Le musée d'art contemporain est un musée d'art qui s'intéresse à l'art actuel, cela a pour conséquence qu'il n'y a pas de distance entre l'oeuvre et le conservateur.

Extrême diversité des créations qu'ils sont aussi contradictoires. Multiplication des critères abouti au fait qu'il n'y aurait pas de critères ou qu'ils seraient flou. Ce type de musée met directement en relation le spectateur et l'oeuvre, il n'y a alors pas de distance entre ces derniers. Les paramètre de création de l'oeuvre sont alors implicite. En conséquence, pour le public comme pour le conservateur, il n'y a plus de repères et de critères. L'art a alors besoin de l'espace d'exposition pour devenir de l'art et c'est l'espace d'exposition qui fait que les oeuvres exposées sont de l'art. Mécanisme réflexif.

Le musée d'art contemporain enregistre un niveau de création supérieur à sa dispense/capacité de connaissance spéculative et encyclopédique. C'est un organe de production car il travaille avec les artistes et participe à la création des oeuvres. Le lieu de création alors est souvent identique au lieu de production.

 

Le dispositif du white cube.

 

Concerne d'abord la galerie d'art que le musée.

C'est une machine à montrer, expérimenter. Pour cela, il utilise des procédés scénographiques qui leur viennent de l'art/histoire. Il se caractérise par une neutralisation de l'espace. Le white cube c'est une modalité particulière d'exposition. Il y a une condition implicite à l'art contemporain, c'est justement la neutralité. La neutralité place la galerie hors du temps et de l'espace car il y a plus rien qui identique le réel. L'espace du regard est alors en dehors du temps et de l'espace. Très souvent, le white cube est isolé de l'extérieur, il n'a pas de fenêtre, les murs sont peint en blanc et le plafond n'a pas d'autre vocation que d'être source de lumière, les sols sont de couleur terne et neutre. En dehors de ce qu'on y expose il n'y a pas d'autre objets (pas de prise, radiateur, etc). Cette formalisation de l'espace vient des années 20, en Allemagne, lors de débats entourant l'exposition de l'art abstrait. Puis ce système se développe dans un musée américain dans les années 30. Il met alors en évidence les prémices du white cube avec une présentation en ligne et individualisée (on peut regarder une oeuvre seule). En 1946, à New York, Betty Partsons ouvre une galerie ou elle met en place un cube blanc, un espace entièrement neutralisé. Néanmoins, la présence du white cube peut écraser l'objet et le rendre abstrait selon certains artistes. Il peut alors quand même avoir un effet sur les oeuvres.

Le white cube devient la chambre de perception de l'art dans les années 70. Une galerie parfaite serait une galerie qui exclus de l'espace de l'art tout ce qui n'est pas de l'art, cela pose alors le problème du spectateur qui rend l'espace non neutre. L'espace doit aussi être sans ombre pour un effet maximal. Dans le white cube on est dans un « espace éternel », il n'y a plus que le temps qui s'écoule dans celui-ci. Il y a un phénomène d'interprétation des oeuvres à travers l'accrochage de ces derniers sur les murs blancs.

 

Frank Stella, galerie Leo Castell, New York, 1960.

 

                                  2) Collection d'expositions.

 

L'adaptation la plus proche possible de l'artiste. Accompagner le mouvement de création des artistes, répondre aux souhaits des artistes, tout cela implique diverses choses dont l'adaptabilité maximale des espaces. Les décors sont fabriqués à chaque fois. L'exposition devient l'activité centrale du musée d'art contemporain. L'exposition est aussi l'espace public dans lequel le public vient voir des oeuvres et les juger, le regard de celui-ci est devenu le seul critère. La collection devient une collection de moments artistiques, c'est à dire, une collection d'expositions. Problème : comment une exposition peut-elle être remontrée/réactivée par la suite ?

 

                                   3) Déconstruire l'exposition.

 

Ulrich Obrist, commissaire d'exposition allemand, qui a réalisé l'exposition « do it » faite de descriptions et de procédures. Il invente un système d'exposition qui serait une vaste partition d'oeuvres de différents artistes à lire.

 

Autre exemple : Exposition Vides, Centres Georges Pompidou, Paris, 2009

Sarkis, la brûlure.

 

 

              III) La place du musée d'art contemporain : Paradoxe.

 

Le musée d'art contemporain est pris dans un ensemble de paradoxes/contradictions telles que conserver des éléments non conservables. D'après la loi, l'objet doit être inscrit à l'inventaire, présent en réserve et identifié tout les 10 ans : problème de l'oeuvre Terra qui a été enterrée dans le sol de la cour du musée.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article