Statut de l'image, 22/02/11.

Publié le par L1 Infocom, Cru 2010/2011.

 

 

La question du traitement temporel.

 

Le temps est subjectif, la dure/traitement temporel peut paraître réel mais ne l'est pas toujours. Elle varie en fonction du vécu. Au cinéma, le temps peut paraître réel. Il y a une perception psychologique du temps. Il y a 3 types de traitement de l'image par rapport au temps :

  • Perception réaliste du temps.

  • Perception accélérée, sentiment d'accélération qui peut être perçue parce qu'il y a une accélération au niveau des images ou bien une composition/traitement d'image qui paraît dynamique donc rapide. L'accélération produit des effets comme le comique/burlesque même dans des scènes à la base dramatiques. Cet effet est aussi utilisé en complément de l'inversion du mouvement (ex: statue qui tombe que l'on voit remise en place en accéléré). Quand il y a une accélération cela produit un phénomène de fléchissement de l'attention du spectateur par rapport à l'histoire racontée. Elle vivifie et spiritualise alors que le ralentissement va mortifier et matérialiser.

  • Perception ralentie, un ralentissement dans la vitesse de défilement des images mais aussi par la mise en scène, l'action des acteurs. Le temps peut paraître ralenti même si il ne l'est pas. Pour un effet de ralenti, on parle d'effet de « dilatation temporelle ». Cet effet est utilisé pour permettre de mettre en évidence la beauté d'un geste (ex : ralenti dans la séquence de Edward aux mains d'argent) ou l'élégance d'un geste/attitude. L'effet de ralenti va provoquer l'adhésion du spectateur et le fait basculer du coté de l'émotion /réaction affective. Il va compatir au personnage/la scène. Il y a un effet d'immersion dans l'image (A noter qu'il existe 6 émotion primaires). Le ralenti va pouvoir suggérer des images de paix, résignation, impuissance ou de puissance. Les scènes imaginaires vont souvent être représentée de manière ralenties pour accentuer la dimension spatiale de la scène.

 

Extrait du film « Cours Lola, cours » de Tom Tykwer(1999).

Le thème du film est l'effet papillon (lorsqu'un événement produit à un moment va modifier toute la suite de l'histoire). C'est un film qui est alors basé en 4 séquences structurées et distinctes. Au début, il y a une séquence « chapeau » avec 3 fins composées. C'est un film interactif en quelque sorte car on peut choisir sa fin.

L'intrigue est lancée par un vol de diamant de son fiancé et il doit restituer l'argent obtenue à son commanditaire mais qu'il a perdu dans le métro. Lola doit alors trouver 100 000 euros en 20min pour le sauver. Le téléphone rouge est le point de départ de chaque séquence.

Il y a un traitement temporel différent selon les séquences (1 rapide, 1 en retard/catastrophe). Il y a un traitement assez irréaliste du temps. On peut aussi voir un traitement plastique de l'image intéressant avec des séquences de diapo/photo qui vont avec des séquences de flash-forward (d'anticipation du futur). Il y a également une référence à la bande dessinée avec des séquences animées et la vidéo amateur.

 

Extrait de « Il était une fois dans l'ouest » de Sergio Leone (1968).

L'un des plus longs génériques du cinéma. On a l'impression que la séquences d'attente à la gare dure plus longtemps, il y a un effet de dilatation temporelle et des inser sur des détails (chapeau, mouche). La séquence montre un western comique car les traits des personnages sont grossi/exagérés et présentés comme des héros à l'aide de contre plongée. Le réalisateur va les ridiculiser/démistifier durant la séquence.

Cette une scène intéressante dans le sens ou les seuls évènements qui surviennent sont des évènements sonores. Il y a tout un panel de sons agaçant pour le spectateur (goute d'eau, télégraphe, etc). Son diégétique => son appartenance/en lien avec l'histoire.

On voit aussi un effet shinning avec la variation du son (ex: la goute d'eau dont le son devient plus grave lorsqu'il met le chapeau) qui intéresse le spectateur en général.

Cette scène raconte par le son car il devient un moyen d'expression et de langage dans cette séquence.

Cf livre de Michel Chion qui explique la scène : distinction entre des « sons impulsion » qu'on entend qu'une fois (le chien) et des « sons continus » (mouche, roue).

 

 

II. Le film en tant que représentation sonore.

 

Le matériau sonore a alors une très grande importance.

 

Rappel : premier film parlant en 1927 « Jazz singer » d'Alan Crossland.

 

Extrait de « Les lumières de la ville «  de Charlie Chaplin (1931).

C'est un film muet malgré le fait que le son dans le cinéma existe depuis 1927. Chaplin a longtemps résisté au cinéma parlant mais effectua son premier film parlant en 1940 « Le dictateur ».

Critique sur le bruit avec les bruitages au début car le son « parasiterait le cinéma ». il y a néanmoins une musique d'accompagnement. Il y a aussi une possibilité de cadrage sur une source sonore (le micro), le son est très suggéré et le cinéma muet reste un spectacle sonore.

C'est un film qui porte délibérement sur la vue/vision.

 

D'autres cinéastes vont directement adhérer à la venue du son dans le cinéma afin de pouvoir reproduire le monde dans sa ressemblance. Charlie Chaplin se servirait néanmoins à son avantage du son dans des films burlesques.

 

Extrait du film « Le dictateur » de Charlie Chaplin (1940).

 

Exploitation du son au service de son art. Satyre effectuée par l'utilisation de la voix de Hilter et l'utilisation des haut parleurs en même temps qu'il y a un traitement comique de la scène. Le langage utilisé est inventé par Chaplin, ce n'est pas de l'allemand. Il crée donc un langage pour faire parler son personnage ce qu'il montre bien que le son est au service de l'histoire dans le film. Chaplin joue à la fois le bourreau et la victime.

La voix de Hinkel est aussi diégétique car on voit la source du son (haut parleur) puis il y a un fondu enchainé.

La séquence du retour dans le magasin est presque muette car les sons sont minimisés.

 

Edgar Morin : « Le muet mettait le silence en scène, le sonore lui donne la parole au silence ».

 

(cf doc sur le site)

 

Dans un film il y a 5 catégories d'expression :

 

  • Images photographiques ou vidéo.

  •  

  • Son phonique

  • Son musical

  • des bruits

 

La musique doit être utilisée à bon escient car elle doit en principe accentuer une impression visuelle et renforcer l'image sans l'écraser. Dans certains cas elle peut masquer l'image, on parle alors de « musique d'écran ». elle joue aussi un rôle d'amplification émotionnelle, elle donne au spectateur la sensation d'une durée effectivement vécue et peut créer un état empirique, renforcer un certain climat, donner du mouvement à l'image (la ponctuer, rythmer).

Dans la bande son, il existe des codes de composition sonore :

  • Echelle des plans sonores.

  • Transformation progressive de certains bruits qui deviennent de la musique.

  • Interruption de la musique au profit de la parole ou inversement.

 

On peut aussi remarquer un effet de contraste entre l'un et l'autre, c'est une sorte de contrepoint entre l'image et le son.

Il y a des relations entre le son et l'histoire, le son peut être diégétique ou extradiégétique selon son entrée dans l'entrée.

Le son peut être redondant par rapport à l'image, c'est à dire aller dans le même sens que ce que l'image cherche à montrer. On a alors l'impression qu'il conditionne le montage ou la scène.

Ce synchronisme n'est pas forcement rythmique, il peut être psychologique.. le son peut être complémentaire à l'image : dans ce cas la l'image et le son ne vont pas donner les même informations (système souvent employé dans le documentaire).

Un combinaison en contraste/contrepoint lorsque le son et l'image ont des contenus qui s'opposent, l'attention du spectateur est alors fortement stimulée/sollicitée.

 

Publié dans CM Statut de l'image

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