Statut de l'image, 08/02/11.

Publié le par L1 Infocom, Cru 2010/2011.

 

Plans de BD de Tintin.

 

L'illusion du mouvement peut déjà être restituée par l'image fixe ainsi que par l'action des personnages, le regard hors champ des personnages (qui donne une impression d'élargissement de l'image car on reconstruit autour par l'imagination), le mouvement des personnages, le mouvement des vagues , l'échelle des plans et profondeur dans l'image.

 

C ) L'image en mouvement.

 

Il existe 3 familles de mouvements de caméra différentes dans le cinéma.

 

Mouvement panoramique :

Il s'agit uniquement d'un mouvement de rotation de la tête de la caméra qui, elle, reste fixée au sol.

  • Le panoramique horizontal :

  • Le panoramique vertical :

  • Le panoramique oblique :

  • Le panoramique brisé : il va se décliner sur plusieurs plans, cette non continuité du plan est faite par des coupures.

  • Le panoramique d'exploration : mouvement plutôt lent pour montrer un paysage.

  • le panoramique d'accompagnement : lorsqu'un mouvement d'appareil vise à suivre le mouvement d'un personnage.

  • Le panoramique subjectif : c'est lorsque la caméra est mise à la place du mouvement d'un personnage. Elle correspond au point de vue du personnage.

  • Le panoramique rapide : passage rapide d'un point à un autre, c'est une technique surtout utilisée dans les reportages mais certains cinéastes peuvent l'utiliser.

 

Remarque : il y a une contrainte avec certains mouvements panoramiques dans la vitesse car le plan suivant doit avoir la même vitesse que le plan précédent, il faudra donc effectuer un raccord.

 

Les traveling :

Il se caractérise par le fait qu'il nécessite un déplacement complète de toute la caméra sur un dispositif (des rails par exemple). Il y a 3 principaux traveling :

  • Le traveling lattéral : la caméra bouge en ligne droit sur des rails.

  • Le traveling avant : il sert à se rapprocher d'une situation/d'un personnage.

  • Le traveling arrière : il permet de prendre du recul et un certain détachement vis à vis du sujet. Il permet de dévoiler/montrer l'espace, précéder des personnages qui marchent.

 

Un mouvement de caméra est un moyen d'expression important qui peut également induire des effets ridicules si il n'est pas justifié par un choix esthétique et un regard sur les images.

 

Extrait du film « Le mépris » de Godart (1963).

 

Le réalisateur appartient au courant de la nouvelle vague en France. La scène filme un traveling latéral avec la fille qui se déplace. Il y a également la voix off de Godart. Pour la scène, il y a un plan fixe avec un léger mouvement de caméra sur la fin (un déplacement panoramique sur la gauche). La caméra fait la prise de vue sur le spectateur comme s'il allait faire parti des personnages du film. Il y a donc une mise en abime dans cinéma dans le cinéma dans cette scène. La musique prend parfois le dessus sur les images, dans tout le film elle va jouer un rôle sur ce que le spectateur connaît de l'histoire. Elle va prendre le dessus sur les dialogues afin qu'on les entende pas.

 

  • Le traveling circulaire : lorsque la caméra va tourner et faire un tour complet autour des personnages ou du sujet filmé. Parfois, on met des photos bout à bout pour obtenir un effet de mouvement. (procédé découvert en 1910). avec ce traveling, la difficulté est que l'on ne doit pas voir les rails et que toute l'équipe technique se déplace.

  • Le traveling vertical : il nécessite des équipements spéciaux afin de surélever la caméra pour avoir un mouvement ascendant ou descendant.

  • Pano-traveling : c'est une combinaison entre un panoramique et un traveling qui peut donner une impression de malaise/vertige associé à ce que vit un personnage. Mouvement généralement utilisé pour créer un effet subjectif, accentuer des effets.

  • Le traveling optique : c'est une variation au niveau du zoom, la caméra reste fixe, c'est juste la variation d'optique qui donne l'impression de mouvement.

  • Le procédé trans-traveling : combinaison de deux mouvements d'appareils opposés par nature comme par exemple un zoom arrière en même temps qu'un traveling avant. Cela donne une impression de « surplace », le personnage garde la même dimension mais le fond bouge (Vertigo/Sueurs froides de Hitchcock).

 

Extrait du film « Edward aux mains d'argent » de Tim Burton.

 

Scène « l'ange de glace ».

On voit plusieurs mouvements de caméras effectués. Au départ on a un traveling arrière permettant d'anticiper son mouvement suivi d'un traveling avant subjectif car elle se demande d'ou vient la neige (il a du sens avec la scène car il apporte de la douceur).

Il y a un traveling circulaire opposé à la danse lorsqu'elle commence à danser. Il y a un jeu d'opposition dans la manière dont la fille et Edward sont filmés => illustre le comte (univers de burton). Le traveling circulaire a un rôle davantage chorégraphique que d'accompagnement car il donne de la beauté aux images. Ce traveling est également ralenti pour donner l'impression que le temps est suspendu et renforce le coté « merveilleux » de cette scène. La coté comte de fée/magie est très présent dans la musique également car c'est une musique de choeur. Les personnages portent des accessoires/vêtements rappelant le comte de fée. On retrouve l'affrontement du bien et du mal par la façon dont est filmé Edward.

Lorsque la jeune fille est filmée, la temporalité diminue tandis qu'elle s'accélère pour Edward lorsqu'il crée la sculpture (opposition buisson dragon/sculpture ange, Edward en haut de l'échelle et elle en bas, couleur blanc/noir, contre plongé pour manifier la scène).

Opposition direct des inser sur la mains et sur les ciseaux, on voit le changement de sentiments entre les personnages dans la scène.

 

Extrait du film « Citizen Kane » de Welles (1941).

 

Scène de l'opéra : présentation de la 2è femme de Citizen Kane qui est une cantatrice d'opéra.

Au départ, on a une séquence extérieur de présentation de sa femme à la presse puis une séquence réalisée à l'opéra. Celle-ci est effectuée à l'aide d'un effet de leurre.

Il y a un traveling vertical puis accompagner le mouvement du rideau et pour montrer que la voie de la cantatrice qui devrait monter ne monte pas (donc qu'elle est mauvaise). Ici, on voit que l'image s'accorde au son, il cherche à attirer l'attention du spectateur sur la lampe avec un plan dessus et un effet musical. La lampe va être à l'initiative du mouvement vertical. Cette scène a presque un coté humouristique grâce à sa mise en scène.

 

Scène de l'enfance : flashback sur l'enfance du personnage de Kane, le moment ou il va être pris à sa famille.

Scène la plus analysée au cinéma de ce film.

Il s'agit de deux plans séquence avec une insistance sur l'enfermement de l'enfant, sur ce qu'il va subir, le fait que l'on décide pour lui de son avenir.

Effet de leurre dans le premier plan séquence, on voit l'enfant faire de la luge puis on comprend qu'on est à l'intérieur de la maison, la fenêtre sert l'illusion. Traveling arrière d'accompagnement qui précède leurs mouvements tandis que la fenêtre (et le gosse, ses cris, le fait qu'il bouge) reste dans le champ en arrière plan. La netteté est laissée dans la profondeur de champ pour laisser le spectateur choisir ce qu'il veut regarder davantage. Après la signature, on voit le père fermer la fenêtre pour « protéger l'enfant » alors que la mère vient de suite l'ouvrir à nouveau (effet symbolique). L'enfant est associé au bonhomme de neige dans le cadrage tandis que les adultes l'encadrent (à gauche, à droite et derrière), cela donne l'impression que l'enfant est balloté.

 

Le traveling humain :

C'est lorsqu'on filme en caméra portée (épaule ou autre), cela peut être un choix volontaire du réalisateur (comme « dancer in the dark »). « C'est arrivé près de chez vous » en caméra portée et subjective.

Publié dans CM Statut de l'image

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